Gergovie en Haute Loire ?
L’histoire de France commence avec la fin de l’indépendance Gauloise en -52 avant notre ère, c’est ce qu’ont appris les plus âgés d’entre nous avec Gergovie, Alésia, et le fameux « Nos ancêtres les gaulois ». A cette époque, et depuis –118 av.JC, la limite entre nos départements d’Ardèche et de Haute Loire constituait approximativement la frontière entre les territoires soumis à Rome et la Gaule de Vercingetorix.
« Le site qui a vu se dérouler la célèbre bataille ne serait pas dans le Puy de Dôme, mais en Haute Loire, à Saint Maurice de Lignon »
Quand Baptiste Granjon m’a fait part de son hypothèse vellave sur la localisation de Gergovie, je suis resté circonspect. Cependant, je le quittai en emmenant « La guerre des Gaules» écrit par Jules César. Je découvrai un ouvrage très précis dans la description des paysages, des reliefs et même de la végétation, surtout quand il s’agit de narrer un événement militaire.
Il y est notamment décrit un périple hivernal qui, eu égard aux distances et aux temps de trajet confortent l’hypothèse vellave et est commenté par plusieurs historiens. En hiver 52 av. JC il y est relaté que Cesar arrive depuis le pays des helves (Ardèche) pour parvenir sur la frontière des Arvernes « en faisant écarter par le soldat la neige épaisse de six pieds »* (1m80). Il ne reste que deux jours dans le pays, ordonne à sa cavalerie d’étendre ses courses aussi loin qu’il lui sera possible, afin de causer aux ennemis un plus grand effroi* , laisse le commandement des troupes au jeune Brutus, le rassure en lui disant qu’il ne sera pas absent plus de trois jours (pour aller chercher du renfort ?). Les choses ainsi réglées, il arrive en toute diligence à Vienne, sans y être attendu*. Les choses prendrons une autre tournure. Les troupes romaines et leurs alliés subirent une grande défaite, César ne reviendra pas, mais nous retiendrons que ce site est à trois jours aller-retour de Vienne, alors qu’il en aurait fallu beaucoup plus pour rallier le site officiel de l’actuelle Gergovie.
Le site de Saint Maurice de Lignon correspond à merveille à la description de Gergovie dans «La guerre des Gaules». Si aujourd’hui on accède au plateau de Saint Maurice de Lignon très simplement et rapidement par le gigantesque viaduc du Lignon, il n’en fut pas toujours ainsi. Jules César, remontant le cours du fleuve, s’est trouvé devant une forteresse naturelle constitué par les gorges de la Loire et du Lignon. Ses indications sont concordantes et certaines troublantes, vérifiables par Google Earth (localisation des ravins, des murailles…) Rappelons qu’à cette époque le Vivarais, le Velay et dans une moindre mesure le Forez constituent une zone stratégique.
Des événements et études d’historiens locaux rajoutent de la pertinence à cette hypothèse
– Le 27 janvier 1908, Jean Maisonnial, un agriculteur du village de Lapte (Haute-Loire), découvre en épierrant son champ, un vase brisé contenant 170 pièces d’or. Ces statères sont en fait des monnaies Arvernes, antérieures à la fin de l’indépendance de la Gaule.
– En 1948, un certain Chausse Vital publie un recueil sur Saint Didier en Velay intitulé «Actualité, Histoire, Tradition» où il attribue le nom des lieux dits « Champdolent » et « Bramard » à une bataille qui mis aux prises le chef romain Brutus avec les Gaulois de Vercingétorix. Celle dont nous parlions plus haut, relatée dans La guerre des Gaules ?
Vers une reconnaissance officielle ?
On écrit l’histoire qu’à partir du présent, je n’échappe pas à cette règle et suis tout d’abord un passionné d’histoire locale, amoureux de notre région. Je constate que Baptiste Grangeon avance de sérieux arguments mais pour faire entrer le Velay dans l’Histoire de France, il manque une étude « d’investigation » qui lancerait le débat. Personnellement je n’ai décelé dans l’hypothèse vellave de la localisation de Gergovie qu’une seule incohérence, alors que dans le Gergovie officiel elles sont « légions. »
Pour vous faire votre propre opinion www.gergovie-celtic-awards.com : Le site de Baptiste Granjon comporte des extraits des descriptions de Jules Cesar et de Strabron, les cartes géographiques de la Gergovie officielle et des différents oppidum concernés dans le Val d’Allier, et celle de la commune de Saint Maurice de Lignon.
Gergovie : Nom d’une ville de la Gaule antique où a eu lieu en 52 av. J.-C le siège et la bataille de Gergovie, à proximité de la cité arverne de Nemossos, terme gaulois désignant un « bois sacré ». Elle opposa les légions romaines de Jules César aux Arvernes et autres peuples gaulois rassemblés sous la conduite de Vercingétorix qui en sortirent victorieux. L’emplacement de ce lieu a été déterminé par Napoléon III sur le plateau dit de Merdogne à côté de Clermont-Ferrand.
Mr Greg bonjour. S’il y a beaucoup d’approximation entre le texte de César et Gergovie Merdogne c’est peut être parce que vous n’êtes pas sur le bon site. A St Maurice de Lignon on trouve son texte tellement précis qu’on a pas besoin de déplacer une virgule pour l’adapter à l’oppidum. Voyez vous même. https://youtu.be/Fb2X9jf6Hr8
Beaucoup d’approximations dans le texte de César par rapport à la réalité.
Les différentes campagnes de fouilles récentes autour de Gergovie dans le Puy de Dome démontrent bien par contre qu’il y a eu une importante bataille. Je vous laisse découvrir le reportage Gergovie dans lequel l’archéologue Mathieu Poux et bien d’autres interviennent et c’est assez bluffant…
Henry.
Je viens de découvrir votre question. Je pense que cette guerre a été déclenchée non pas pour une raison de nationalisme mais plutôt d’économie.
Le trafic des marchandises passait par les Cévennes puis Némossos et le Nord. Les Velavies contrôlaient ponts et routes ce qui devait les enrichir énormément. (Brivadois)L’expansion de Vienne et des voies le long du Rhône par les Romains a du priver les Velavies de pas mal de recettes financières. Plutôt que s’appauvrir, ils ont fomenter une rébellion en Gaule pour chasser les Romains dont le trafic dans la vallée du Rhône commençait à nuire à ces tribus montagnardes.
Les conditions assez rustiques de la position de Saint Maurice de Lignon et des contreforts des trois rivières, Lignon, Ramel et Loire offrent un paysage d’éperon rocheux militaire. Le camp romain que l’on peut deviner pas sur la photo ci dessus, par les Buxus que l’on peut voir plantés. Il y a aussi une belle coupe géologique d’éruption volcanique non loin, (curieuse exposition de galets brulés sous la couche éruptive)mais en à pic vers la roche aux morts. Les murailles faites par les hommes de trachytes ou phonolites autour de la Faye, du Pré, sont assez insolites, mais semblent postérieures à la période romaine, elles s’apparentent plutôt à l’époque mérovingienne, comme le village qui devait survivre non loin.
Les formes assez particulières du Champ en dessous du Barry, (Barrium)vers la Faye d’ou une armée peut surveiller la vallée de la Loire, est très propice à des combats.
Si, d’après les commentaires si dessus, les apparences sont viables, pourquoi n’avons nous rien trouvé? Mais il est très possible dans ces contrées conservatrices que tout métal qui devait trainer sur le champ de bataille a du être ramassé.
Qui a fait ces recherches sous Napoléon III?
Le champ dolent? Champdolent? (champ des douleurs)à côté de Bramard est un site intéressant. Les terrains marécageux qui le composent en partie peuvent avoir conservés dans une gangue, des objets d’époque.(a vérifier)
Les vases ne sont pas gaulois.
Mes propos ne sont que pure spéculation, mais 2000 ans d’histoire en montagne, laisse moins de traces que dans la plaine.
Avez vous une description manuscrite plus précise de Jules César? Brutus parle-t-il de ces embuscades? D’autres romains comme ce médecin dont la trousse médicale fut trouvée à Saint Georges d’Aurac en 1860 ont-ils écrit sur l’affaire qui nous concerne?
Les noms romains de Gergovie du temps de César, pourraient-t-ils désigner les gorges géologiques propices à la stratégie d’embuscade, ou de siége comme à Alésia?
Notez que Saint Maurice, patron du lieu, centurion de la légion thébaine, exécuté avec 500 de ses hommes par les romains à Agaune(Suisse) pour le refus d’exterminer un village, fait marquant pour un lieu qui voulait se délivrer des paganismes romain et gaulois. Je m’écarte un peu et il est possible que ce fait n’ai aucun rapport.
Autre fait plausible, la recherche de l’or dans les mines des contrées d’Auvergne, à cette époque? Était-ce aussi un motif de combat des armées des deux belligérants? Etait-ce après les combats puis le massacre d’Avaricum? (Bourges)
Bien à vous.
Ce n’est pas la » route de la soie » , mais les romains ont bien créé la » route du saucisson « , voir l’ancienne voie qui reliait Pont-de Lignon à St-Maurice par Cublaise, elle est toujours là.
Curieux :J’ai lu, j’ai vu; j’y ai cru…………
Je tombe du ciel, depuis l’école maternelle, Gergovie est à Clermont Ferrand.
Je ne peux pas jurer que St Maurice est Gergovie.
Par contre, aujourd’hui ce dont je suis sur, c’est que Gergovie n’est pas là où on veut nous le faire croire.
Je ne connaissais pas le texte de César mais trop d’incohérences avec le site de Clermont.
C’est vrai que des traces d’occupation Gauloise sont découvertes sur toutes les collines de France.
Cela ne suffit pas pour revendiquer la bataille de Gergovie.
Seul le texte de César peut faire la différence.
Et là, je suis bluffé, St Maurice et environs collent à ce texte.
Quand on va sur le site de Gergovie à St Maurice de Lignon, on se rend vite compte que les 2 portraits robots ne ressemblent en rien à notre monument national. Celui dessiné au 16ème siècle, depuis le texte de César, est une copie conforme du plateau de St Maurice. Les collines derrière l’oppidum sont nos sucs. Bravo, je continue la lecture.