Père Noël pour certains, Pire Noël pour d’autres…
Ce qui marque, c’est la surprise, ce à quoi on ne s’attend pas, le cadeau qui n’était pas dans la liste, le rat qui traverse la cuisine… Des moments qui font l’histoire, celle que l’on racontera à nos enfants, nos petits enfants, souvent avec émotion. Notre façon de vivre les fêtes de fin d’année, et Noël en particulier, fait partie du registre de l’intime.
Yanno, 34 ans. Noël de l’année dernière, je ne m’en rappelle pas…Souvenir marquant : Ah… Ben, l’année dernière !
Bernadette, 48 ans. L’année dernière, j’ai passé Noël à la maison, en famille, et la fin d’année dans une salle avec des copains.Souvenir marquant : quand on s’extasie sur un plat, un vin au-delà de ce que l’on peut imaginer. C’est bien sûr la joie d’être en famille, indépendamment de toutes les croyances.
Françoise, 51 ans. L’année dernière, j’ai passé Noël à la maison, en famille, avec papa et maman. L’année prochaine, je ne sais pas. Les enfants passent normalement Noël chez leur père : c’est toujours une période un peu tristounette pour moi parce qu’on est une famille éclatée.
Bernard, 52 ans. L’année dernière, comme tous les ans, j’ai passé les fêtes de fin d’année le plus banalement possible : en famille. Noël est une fête agréable. Le jour de l’an, je n’ai pas envie de voir du monde et de fêter la bonne année. Souvenir marquant : le premier Noël où l’un de mes enfants croyait encore au Père Noël. C’était du sourire dans les yeux de mes enfants, une sorte de rayonnement qui se dégageait : les enfants encore plein de rêves, d’illusions…
Monique, 76 ans. A Noël, j’ai envie de rester dans un trou, parce que de voir toute cette profusion de cadeaux et d’aliments, ça me met mal à l’aise. Le «Pire Noël » : j’étais toute petite, le sapin était immense, il touchait le plafond. L’horreur, c’est que je devais faire semblant de croire au Père Noël. J’étais très gênée parce que mes parents voulaient me faire plaisir et je pensais que si je leur disais que je n’y croyais plus, j’allais leur faire de la peine. Du coup, je n’ai pas essayé de faire en sorte que mes enfants croient au Père Noël.
Aimée, 98 ans Souvenir marquant : j’étais très malade et je devais faire ma confirmation. L’évêque en personne était venu me donner les derniers sacrements.
Charles, 43 ans Souvenir marquant : Messe de minuit. Il fait très froid. Des clochards sont entrés dans l’église. Pendant le sermon, un clochard derrière moi : « Ben moi, demain, y’aura rien de changé, j’aurai toujours pas un rond. »
Lucie, 32 ans L’année dernière : comme d’habitude, c’était la course ! J’ai fait dix-sept cadeaux pour quatre Noël en commun avec mon homme, et un de mon coté (comme mon homme ! ) Mais c’est la première année où je n’ai pas perdu de points sur mon permis à Noël. Meilleur souvenir : j’étais petite et c’était chez mes parents. On faisait des listes et on avait toujours de gros cadeaux dans de gros paquets et, ce jour-là, j’en ai eu un tout petit : c’était des étiquettes autocollantes avec mon nom dessus et un tampon vert. Ce n’était pas dans ma liste et j’ai beaucoup aimé !
Jean-Marc, 39 ans L’année dernière, j’ai fait deux Noël, un chez les beaux-parents le 24 au soir, et le deuxième quelques jours plus tard chez mes parents. Pas le choix. Bonne solution pour voir les deux familles une fois par an. Le « Pire Noël » : c’était chez les beaux parents, j’avais beaucoup trop bu la veille, alors le 25 au matin, j’étais jaune, haleine pestilentielle. Titubant, j’ai dit bonjour et je suis allé me recoucher. Meilleur souvenir : en famille, j’ai une photo du chat « Sweetie », qui était une vraie teigne, et qui était couché sur moi alors que je lisais un Lucky Luke. Pour moi, ça représente un Noël sans stress.
Rose, changer le calendrier Nous avons fait de notre Noël occidental une fête de l’hyperconsommation qui rappelle les orgies du veau d’or. La fin du ramadan, Yom Kippour ou bien Sukkot sont des fêtes qui rompent une période de jeûne ou de privations. Elles sont là pour rappeler le côté précaire de l’existence : il faudrait modifier quelques jours fériés dans notre calendrier pour signaler des fêtes musulmanes ou juives : ce serait un pas de plus vers l’intégration, la connaissance d’évènements qui ont marqué une histoire commune, et des fêtes porteuses de messages de paix.