
Lucien Soyère
Flaceleyre, c’est un lieu-dit près de Vorey, mais c’est aussi une ferme. Une petite exploitation d’une vingtaine d’hectares, faite de parcelles agricoles éparpillées, plus ou moins proches d’un corps de bâtiment, avec la maison attenante à l’écurie, un schéma fréquent dans la campagne altiligérienne. Mais Flaceleyre, ce n’est pas une ferme comme les autres. Flaceleyre, c’est une philosophie.
Gilbert, qui avait repris l’exploitation dans les années 80, avait tout de suite réalisé que les petites parcelles, les terrains en pente, la présence de terrasses n’étaient pas des éléments favorables
à la mécanisation du travail. Une de ses premières actions fut donc de remplacer le tracteur par un cheval, démarche qui s’accompagnait d’un désir de s’inscrire dans une ferme à taille
humaine, de sortir du conventionnel, d’aller vers le bio, vers la diversification, vers le partage et l’échange des savoirs.
40 ans plus tard, l’esprit de Gilbert perdure à Flaceleyre. À l’heure de son départ à la retraite, la ferme a été rachetée par « Terre de liens ». Ce sont de jeunes exploitants, formés par Gilbert, qui ont repris le flambeau. Mickaël et Rémi accueillent des « Woofers » de passage dans un esprit de partage de savoir et de savoir-faire. Ils reçoivent aussi des personnes tentées par une reconversion professionnelle qui viennent passer quelques semaines, voire quelques mois, pour apprendre, expérimenter, vivre proches de la terre, toucher de près cette réalité agricole avant de se lancer.
Toujours pas de mécanisation. Ophélie, la jument, partage les travaux avec Barade et Fauvette, les deux vaches de race ferrandaise, qui sont attelées par un joug pour tirer la charrue.
La vente de pain et de légumes sur les marchés de Rosières et de Vorey permet au collectif d’être quasiment à l’équilibre financier.
Régulièrement, il y a des départs et des arrivées, de permanents et de woofers. Julien et Suzanne, après plus d’un an de présence, de travail, de partage, d’apprentissage, ont quitté les lieux, riches de cette expérience de vie collective, une vie collective à la fois compliquée et source de richesse, dès que l’on est plus d’un il faut se mettre d’accord. En permanence, de nombreux voisins et amis sont prêts à venir donner un coup de main ; l’info circule via les différents réseaux. Nul doute que dans un avenir proche d’autres rejoindront la ferme de Flaceleyre.
Woofer, c’est apporter une aide de quelques heures quotidiennes
dans des fermes biologiques, en échange du gîte, du couvert, de
l’acquisition d’un savoir-faire : agriculture bio, permaculture,
écoconstruction… www.wwoof.fr
- Lucien Soyère
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Association dont le but est d’enrayer la disparition des terres
agricoles et de faciliter l’accès au foncier agricole. Notamment,
Terre de liens achète des fermes et les loue à des porteurs de
projets à forte dimension écologique et qui redonnent vie aux
territoires ruraux. www.terredeliens.org
Texte et photos Lucien SOYERE
Merci d’avoir écrit cet Erratum. Il me semble important de relater la réalité : Gilbert a bien fait don de sa ferme à Terre de Liens qui garantie quand à elle la vocation agricole de la Terre pour l’éternité. Un geste plus qu’honorable que Gilbert a fait aux générations futures.
J’apporte d’autres petites corrections : Ophélie appartient à un ami voisin qui nous la prêtait occasionnellement, on travaillait beaucoup plus avec Kréma en arrière plan sur la photo. Mika et Rémi n’ont pas été formé par Gilbert mais ont appris par eux-même et grâce à la transmission de savoirs des précédents. En 10ans, de nombreux porteurs de projets se sont succédé sur la ferme, et encore aujourd’hui ça bouge. Rémi n’est plus permanent à la ferme depuis Août 2017. Je crois que j’aurai préféré que l’article mette plus en avant tout le collectif plutôt que les individus pris en photo.
Comprenant bien qu’il était difficile de relater l’actualité d’ un lieu très mouvant, je trouve l’article bon sur le fond, donc merci!
ERRATUM, lorsque j’ai écrit l’article je me suis appuyé sur le site de « Terre de liens » qui dit : « La Foncière Terre de Liens est une entreprise de l’économie solidaire qui achète des fermes pour enrayer la disparition des terres et réduire les difficultés d’accès au foncier agricole. »
Si dans une grande majorité de cas Terre de liens achète effectivement des fermes , ce n’est pas le cas de celle de Flaceleyre, qui a été donnée et non vendue comme indiqué dans l’article.