Le 10 décembre 2024
À partir de 2023, un nouveau décret fixe le seuil de consommation énergétique, à 450 kWh d’énergie primaire par m2 et par an, au-delà duquel un logement sera indécent et donc inlouable. Autrement dit ce qu’on appelle les passoires, c’est à dire les logements les plus consommateurs d’énergie, seront exclus du marché de la location.
Pour les propriétaires bailleurs si ils ne veulent pas perdre leurs revenus c’est donc le moment d’étudier très sérieusement la performance énergétique de leurs locations et de lancer des travaux d’améliorations. Plus largement c’est à chacun, propriétaire ou locataire, d’ausculter son habitat : interroger la notion de confort n’est pas suffisant, il s’agit aujourd’hui de notre responsabilité environnementale.
Que dit la loi ?
2023 : Interdiction de louer des logements classés G, dont le seuil de consommation énergétique primaire dépassera 420kWh par m2/ an. Préparez vous à boucher les trous de la passoire !
Avant 2025, rénovation obligatoire des bâtiments privés résidentiels classés G ou F, c’est à dire dont la consommation en énergie primaire est supérieure à 330 kilowattheures d’énergie primaire. Autant dire que la quasi totalité des bâtiments construits ou rénovés avant le premier choc pétrolier (1979) sont concernés.
Certes, ces décisions d’Etat sont bien en retrait des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat. Mais à terme, les bâtiments existants devront se rapprocher de la basse consommation. Et les prochaines constructions devront carrément générer leur propre énergie, pour devenir des ‘bâtiments à énergie positive’. Vu l’ampleur du parc immobilier français et son état, il s’agit d’une révolution. Artisans du bâtiment, fabricants et marchands de matériaux ne devraient pas manquer de travail ces dix prochaines années.
Se faire une idée de la largeur des trous de sa passoire.
Pour vous aider à savoir dans quelle classe se situe votre logement, (de A à G), reprenons quelles bases. D’abord qu’appelle-t-on l’énergie primaire ? Exprimée en kWh EP/m² an, elle désigne la consommation facturée pour le chauffage, l’eau chaude et la climatisation à laquelle on ajoute l’énergie nécessaire à sa production et à son transport.
Comment calculer votre étiquette énergie ? C’est le diagnostiqueur qui est habilité à la calculer, la méthode est encore différente selon l’année de construction jusqu’en juillet 2021, et il existe plus de 60 points de contrôle ! Mais bon, on peut se faire une idée en reprenant ses factures énergétiques de l’année. Une calculette, une bonne tasse de thé ou de café, et c’est parti.
Auto évaluez votre étiquette énergie :
1 – Sélectionner les consommations concernées
Attention seule est prise en compte l’énergie consommée pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage, la climatisation et la ventilation. Donc on exclut l’electricité consommée par les appareils du type ordinateurs et télés, la cuisson, le frigo, le petit électromenager…Certaines factures d’électricité font la distinction. Sinon, ça devient compliqué. Il faudra prendre en compte la puissance de chaque appareil et multiplier par le nombre d’heures d’utilisation annuelle. C’est ce que vous ferez pour une consommation de clim.
Notre truc : Pour ceux qui se chauffent à l’électricité, considérez qu’environ 70% de la consommation totale est concerné par le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Si seul votre chauffe-eau est électrique : comptez 16% de la consommation totale électrique. L’éclairage ? 400 kWh facturés en moyenne par logement et par an.
2 – Tout considérer en énergie primaire
On va déduire pour chaque énergie son équivalent en énergie primaire en appliquant un coefficient qui prend en compte les pertes dues à la production et au transport.
Le gaz, le pétrole, le bois sont des énergies primaires, car elles sont utilisables sans transformation.
Par contre dans le cas de l’électricité, il faut intégrer les notions de rendement de production et les pertes : on applique un coefficient de 2,58. Ça fait mal.
1kWh d’électricité facturé équivaut en réalité à 2,58 kWh. C’est ce dernier chiffre que vous prendrez en considération.
Une fois révisées en kWhep par an, additionnez vos consommations d’énergies.
3 – On calcule sa surface habitable
C’est le total des surfaces de toutes les pièces de la zone de la maison dans laquelle le confort doit être maintenu, autrement dit l’ensemble des zones chauffées de votre habitation.
Alors ? Combien de mètres carrés habitables ?
Divisez votre total de kWhep par la surface habitable, vous avez votre résultat.
Il n’est pas exact mais il vous donne une idée…
Pour en savoir plus, consultez un diagnostiqueur, c’est son métier !