Le 09 septembre 2025
En cherchant de quoi illustrer un texte pédagogique sur le traitement de l’information, je suis tombée sur une image étonnante : une voiture prise au piège d’un cercle dessiné autour d’elle avec la légende « Autonomus trap 001 » (piège autonome). Qu’a-t-on compris de cette image et de ces mots ? La plupart des commentaires pointent les limites de la voiture autonome, mais qu’en est-il des limites de notre pensée ?
L’artiste qui a conduit cette expérience, James Bridle, a équipé une Seat avec des webcams et un smartphone chargé d’appli téléchargées sur internet, bidouillant une intelligence basique chargée d’apprendre à conduire en regardant faire son conducteur. Au bout de quelques semaines, elle savait à peu près rester sur la route. Puis il a fait ce test un peu méchant : tracer un cercle blanc autour d’elle. Eduquée à rester entre les lignes, la voiture autonome est alors incapable d’avancer.
Ceux qui ont commenté ont surtout apprécié le culot de l’expérimentateur et le côté pervers du test mais pour James Bridle, son initiateur, il s’agit plutôt d’interroger notre façon d’interagir avec la machine. Pour lui, l’erreur humaine est de vouloir toujours mettre en exergue sa propre intelligence au détriment des intelligences artificielles, et même celles non-humaines les plantes, les animaux, les micro-organismes… C’est une confrontation créative, écrit-il dans son essai ‘ L’intelligence du monde’, qui peut nous faire sortir de nos modèles et élargir notre vision.
Autonomus trap 001 pointe la stupidité que nous insufflons à la machine par notre représentation étriquée du monde. Notre imaginaire est pris dans un cercle vicieux. Pour comprendre, il suffit de voir comme nous nous soumettons à notre GPS. Nous en oublions les notions de géographie, de direction, notre orientation par rapport au soleil… Nous ignorons la découverte de notre environnement hors de ce que nous suggère notre écran. Dans ces conditions, comment la machine que nous avons créée, et qui apprend de nos comportements, pourrait-elle percevoir ce qui se trouve à l’extérieur ?
Oublions le GPS et perdons-nous de temps en temps.
Nous, cette saison, on est allé explorer une forêt, qui, sans gestion industrielle, entre en résilience. p.15
Nous avons interrogé Martin Arnould, sur la lutte oubliée de la Loire sauvage, quand une poignée d’individus, en 1989, contrairement à toute attente, a réussi à se faire entendre par l’Etat et changé le cours des choses sans toucher au cours du fleuve. p.50
Nous avons découvert l’érotisme de la limace. Ce petit être ragoutant – le terme dégoûtant serait plus approprié car on n’envisage pas d’en faire un ragoût – est doté d’une sensualité dingue. p.41
Et vous ? Quelle sera votre sortie de route récréative ?
Nous sommes toujours libres de penser, d’agir, et de participer à un monde plus vaste que nous…
Posté par Joëlle Andreys