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Le 26 juin 2025

Les vieux outils

Travailler le bois avec de vieux outils à main

Si vous tombez sur des vieux outils au hasard d’un rangement d’un établi ou d’un vide grenier, ne passez pas à côté. Ils ne sont pas du tout réservés aux nostalgiques d’une époque où l’on faisait tout à la main. Ils peuvent vous rendre de fiers services dans vos petits travaux. Les utiliser de temps en temps rendra vos bricolages plus agréables et plus créatifs. 

Chignoles et vilebrequins

Connaissez-vous les perceuses manuelles chignoles et vilebrequins ? Ce sont vraiment de beaux et vieux outils très intéressants à découvrir. Ils pourront vous dépanner en attendant les réparations de vos outils électriques, en cas de panne de courant, ou si vous avez oublié de mettre vos batteries à recharger. Mais vous pouvez aussi les utiliser pour le plaisir de bricoler avec des outils à main. 

Des modèles anciens aux modèles plus récents avec un mandrin de serrage, le vilebrequin est reconnaissable à sa forme en C qui a traversé les époques. Adapté aux utilisations et aux utilisateurs, il en existe de toutes tailles et de toutes sortes, en fer, en acier, en bois.

Les chignoles, ou perceuses à manivelle, fonctionnent par engrenages. Plus récentes que les vilebrequins, elles sont très efficaces, même pour des trous d’un diamètre important. Les modèles avec une pièce qui se cale contre l’épaule ou toute autre partie du corps permettant d’appuyer nous procurent beaucoup de force !

De simples vrilles en fer et tarières à poignée en bois, aux allures de tire-bouchons, permettront également de percer de petits trous simplement, sans sortir la perceuse électrique.

Les scies 

Mon père m’a raconté que, lorsqu’il avait une dizaine d’années, mon grand-père abattait encore les arbres à la hache. Ensuite, tous deux coupaient transversalement les grumes à la loube (en occitan), une grande scie appelée également scie à deux ou scie passe-partout à deux. Cette grande scie à “dents de loup” permet de couper dans les deux sens, en tirant et en poussant : « je tirais, et surtout papa poussait beaucoup ! »

Une pince à avoyer permettait d’écarter un peu les dents de chaque côté afin de donner du « passage » à la scie et éviter qu’elle ne se coince ! Ensuite, tout était refendu avec la masse et des coins. Papa et sa fratrie appointaient les futurs piquets au hachou, la hachette.

Il y a également les scies à guichets pour s’insérer dans de petits espaces et faire des découpes fines en tournant : à ses débuts de menuiserie, papa changeait une serrure avec une chignole et une scie à guichet !

La scie à cadre est une belle scie dorénavant souvent décorative. Pourtant elle a un atout certain : pour éviter que la lame ne vibre, on peut régler sa tension grâce à une corde !

Cette scie est quelques fois remise au goût de l’époque dans des ateliers bushcraft*, car elle est robuste et démontable.

Il existe tellement de scies différentes ! Pour une ou deux branches : dédaignez la tronçonneuse, sortez une scie à bois manuelle de type égoïne ou scie à bûches, et prenez votre temps.

La plane

Cet outil était utilisé par le sabotier pour dégrossir, mais aussi l’herminette du sabotier et le paroir (sorte de grand couteau avec un crochet à son extrémité afin de façonner l’extérieur du sabot) :
« Mon grand-père fabriquait les sabots de la famille. A l’époque tout le monde savait tout faire. »

Les charrons aussi se servaient de la plane. On la retrouve également en tonnellerie pour fabriquer les douelles des tonneaux.

Dans ma famille maternelle et paternelle, on fait des paniers. On  emploie la plane pour en racler les bois d’ossature. Les vanniers professionnels ont même des bancs à planer !

Au cœur des camps de vie en pleine nature (scouts et autres), elle est utilisée pour tailler des bois et les assembler avec les techniques dites de froissartage : sans clou ni vis, avec tenons et mortaises.

Avec également deux poignées pour bien agir, la wastringue permet aussi de racler, fignoler, enlever une bosse de bois ou faire un chanfrein en tirant vers soi. Elle est même plus précise que la plane car le copeau de bois peut être calibré.

Les rabots

rabots vieux outils

De nombreux outils servent à dégauchir et raboter, on les appelle communément « rabots » mais ils ont tous leur petit nom et leurs spécificités. Même à l’ère des machines, mon papa préférait pour certaines tâches utiliser un rabot manuel plutôt qu’une machine électrique : « la coupe est très nette, le copeau est très fin, le mouvement est agréable, et puis ça siffle ! ». Le petit rabot sert par exemple à raboter une porte qui frotte. Il y aussi le riflard, et la varlope : un rabot très long utilisé pour faire une face bien droite.

Les bouvets servent à créer les languettes et rainures, indispensables pour les lames de parquets ou de volets. Ils vont toujours par paire : un pour les languettes et l’autre pour les rainures.

Il existe aussi des rabots avec un fer créant une moulure très esthétique aux formes courbes, appelée doucine, utilisée par exemple pour l’ouverture d’une fenêtre, les bords arrondis des meubles, cadres des portes, et décorations diverses.

Les guillaumes par exemple sont utilisés pour une retouche fine dans une feuillure, les rabots à semelle arrondie pour les fenêtres cintrées …

Et dire qu’il existe un livre de plus de 300 pages uniquement sur les rabots ! Ça nous en bouche un coin !

Les ciseaux à bois

Même certains ciseaux à bois ont leur nom spécifique. 

Connaissez-vous les bédanes ? Ils ont un fer carré, solide. Ils servent à creuser des mortaises, des angles bien carrés. On tape avec un maillet en bois, le geste est précis et n’abime pas le manche du ciseau. Papa préfère le ciseau à bois plutôt que la machine : « l’entaille est bien plus nette au ciseau à bois, quand l’outil coupe ! À mes débuts, j’ai utilisé une meule à eau. J’appuyais sur la pédale pour faire tourner la roue. Après, c’était avec un touret à meuler. »

ciseaux à bois

La sauterelle

sauterelle vieux outils

Quel joli nom pour cette fausse équerre ! « On peut régler l’angle que l’on veut ! »
Pour travailler sa pièce de bois, on la fixait sur l’établi avec un valet. Un simple trou dans l’établi, un coup sur le dessus avec un maillet pour fixer la pièce, et un coup sur la tige pour la libérer. Rapide, efficace et facile. Qu’on s’le dise ! 

De nos jours, la société tourne dans le sens du « plus, et plus vite ».
Afin de rester compétitifs sur les marchés de l’offre et de la demande, les machines remplacent peu à peu les mains des humains. Son temps. Et maintenant aussi son cerveau. Le progrès a évidemment du bon, il ne faut pas jeter toutes les inventions à la fenêtre ! Mais il y a un équilibre bienfaisant à préserver, dans beaucoup de domaines.

Éloge des vieux outils

Solides ! 

Façonnés à la main en forge à l’ancienne, chauffés et trempés plusieurs fois, modelés, étirés par martèlement du forgeron, les vieux outils manuels sont solides et durables. Un coup d’affûtage, un nouveau manche, un petit graissage d’entretien, et c’est reparti pour longtemps ! Sans boutons ni réglages tarabiscotés, ils ne nécessitent pas non plus la lecture d’une notice d’emploi. 

Autonomes !

Ils nous permettent surtout de nous affranchir d’énergie électrique ou de pétrole. Avec des outils manuels nous n’avons pas besoin de prise de courant à proximité, on ne s’empêtre pas les pieds dans des fils, on n’a pas de jerricans d’essence à charrier, ni de batteries à recharger. On est autonome. Et on peut travailler partout, à la cime d’une montagne ou en fond de vallée, dans la maison, au jardin, à la cabane dans la forêt…

Activité physique et travail d’équipe !

Pas d’essence ni électricité, mais de l’huile de coude. Avec des outils à main, l’effort musculaire que nous engageons est non assisté. On conjugue ainsi bricolage et activité physique. Les images des scieurs de long en noir et blanc impressionnent : ces gars n’avaient pas la carrure des champions d’haltérophilie, pourtant ils déplaçaient et sciaient d’énormes grumes à deux seulement. Les travaux les plus lourds se faisaient à plusieurs, on prenait le temps de réfléchir à une technique d’équipe. 

Une école de la patience !

À la main, il faut aussi plus de temps pour parvenir à un objectif. Voyons le côté positif : cela renforce notre persévérance, notre volonté, notre endurance, notre ténacité. C’est l’école de la patience, à l’opposé du tout et tout de suite

Sensitifs !

Les vieux outils sont un simple prolongement de la main. Lorsqu’on travaille la matière on perçoit toutes ses particularités : dure, tendre, souple, l’odeur de l’essence de bois, la finesse du grain. On prête attention aux cernes, aux couleurs, aux sons du bois qui se fend ou se coupe, on caresse le bois. On est en lien avec la matière. 

C’est bon pour la planète !

Les vieux outils ont été fabriqués en bois et en fer, des matières recyclables. Leur fabrication n’a presque pas consommé d’énergie grise. On peut les réparer soi-même sur place ou les amener à un rémouleur. Ils ne traverseront pas le pays pour être réparés, il n’y aura pas besoin de transport pour acheminer des composants spécifiques.

Pour couronner le tout : le silence. 

On travaille sans protection auditive avec de vieux outils. Que c’est agréable d’entendre le chant mélodieux des oiseaux, la stridulation d’un grillon, ou le flot de la rivière…

Nos vieux outils sont loin d’être foutus. Alors de temps en temps, gardons-leur une place de valeur dans nos mains et dans nos cœurs !


Sabine TEYSSEYRE, avec son papa Yves, menuisier ébéniste retraité.


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