Non classé, Parentalité, ETRE BIEN
Le 02 décembre 2025
Quand tout arrive en même temps
Mon fils a été diagnostiqué TDAH à l’âge de 6 ans. Il a aujourd’hui 8 ans.
Mais ces diagnostics évoluent souvent à cet âge, et on ne sait pas encore s’il y a aussi quelque chose du côté du spectre autistique. Finalement, peu importe les lettres ou les étiquettes : ce qui compte, c’est le quotidien.
Et dans ce quotidien, un point de difficulté revient souvent : ces moments où tout arrive en même temps.
Quand plusieurs demandes fusent à la fois, je le vois se figer ou s’agiter, incapable de savoir par quoi commencer. Il veut rendre service, ne pas décevoir, il est motivé par la vie et l’envie de bien faire… mais son attention se disperse, happée par une envie, un bruit, une pensée plus forte que lui. Et le ressenti est amplifié, incontrôlable.
Ce trop-plein, tout le monde peut le connaître : dans un open space bruyant, quand trois personnes nous parlent en même temps ou quand les notifications s’enchaînent. Mais pour lui, c’est amplifié et presque quotidien.

Alors, on teste, petit à petit, des stratégies.
Certaines fonctionnent le lundi… et plus du tout le mercredi. Mais on fait de notre mieux pour rester agiles. Et ça, c’est déjà une stratégie en soi : accepter d’adapter, encore et encore.
- Demander s’il est disponible avant de formuler une demande, pour éviter de l’interrompre brutalement dans son élan.
- Ne donner idéalement qu’une tâche à la fois. Et, quand il y en a plusieurs, lui faire reformuler : « Alors, tu commences par quoi ? »
- Découper les tâches, pour que la montagne devienne un chemin clair, un pas après l’autre.
- Limiter et cadrer les temps d’écran : parce qu’ils troublent fortement son attention et créent une frustration trop grande. Nous les évitons le matin et avant l’école, et les utilisons seulement à des moments précis, choisis.
- S’organiser pour que les devoirs n’arrivent pas en plus d’une journée bien chargée : anticiper, ou trouver un créneau plus adapté.
- Préserver des temps calmes : il porte parfois un casque pour réduire le bruit, car l’hypersensibilité sensorielle peut amplifier le trop-plein.
Et puis, la stratégie la plus efficace à ce jour, c’est de faire équipe : papa, maman, le frère et la sœur. Accepter que parfois, on n’y arrive pas. Que ce n’est pas contre l’autre, que ça ne remet pas en question l’amour qu’on lui porte. Et que ce n’est pas de sa faute si moi, je craque.

« Accepter que parfois, on n’y arrive pas »
On a même fait un dessin : un petit bonhomme avec des bulles à l’intérieur. Parce que quand il y a trop de bulles – contrariétés, choses compliquées à retenir, émotions fortes – il faut que ça sorte. Alors, on a créé des espaces pour crier. Pas pour blesser ou déranger, mais pour laisser l’émotion sortir au lieu de l’imprimer à l’intérieur.
Ces ajustements n’effacent pas la difficulté, mais ils l’apaisent. Et surtout, ils envoient un message : « Ce que tu ressens est vrai, on t’écoute, et on peut trouver des solutions ensemble. »
Un point de difficulté à la fois. Un pas à la fois.
Et vous ? Si vous vous reconnaissez dans ce trop-plein, qu’il soit lié à un TDAH ou non, quelle petite stratégie pourriez-vous tester, juste pour voir ? Parce qu’à plusieurs, on trouve toujours un chemin.
Posté par Léticia GRANGER