Rosebud Ferme florale

Graphiste un jour, floricultrice pour toujours : une reconversion florissante

Sur les hauteurs verdoyantes de Solignac-Sous-Roche, Jessica Sanchez ne dessine plus dʼidentités visuelles, mais des bouquets champêtres et vibrants. Ancienne graphiste formée aux Beaux-Arts de Saint-Étienne, Jessica a troqué tablette graphique et écrans calibrés pour une bêche, des bottes et une ferme florale à ciel ouvert. Et pas nʼimporte laquelle. Rosebud, cʼest une oasis de 7 000 m2 de fleurs de saison cultivées sans intrants chimiques et avec une passion désarmante pour le vivant.

Un virage radical, mais préparé

Fleurs locales, démarche globale

Ici, pas de serre chauffée ni dʼimports exotiques. Les semis grandissent sous serre dans des godets remplis à la main, les fleurs poussent en plein champ, bercées par la météo altiligérienne et la vue sur les Monts de la Madeleine… Tournesols, dahlias, graminées légères, cosmos et autres variétés rustiques rythment le calendrier floral. Son astuce pour garder une floraison régulière ? Miser sur les vivaces adaptées au climat local, capables de résister sans trop dʼarrosage. Dʼailleurs, sa fleur préférée : le pied dʼalouette ou delphinium vivace.

Un puits permet dʼarroser les parcelles avec sobriété. Une mare se remplit au gré des pluies. 300 mètres linéaires de haies protègent du vent et structurent lʼespace. Jessica a obtenu une subvention pour planter des haies avec le label Végétal local. Ce sont des arbres et arbustes issus de récolte de graines de plantes sauvages locales pour replanter des haies champêtres endémiques. Une manière concrète dʼagir pour la préservation des paysages et du patrimoine végétal. Cinq étudiants en horticulture du campus Montravel (Villars) sont venus lʼaider au chantier de plantation et de paillage, preuve que le collectif reste au cœur du projet. Plus loin, quelques ruches colorées bruissent doucement, témoignant dʼune volonté de favoriser la biodiversité à chaque étape.

Une ferme en construction, des liens qui poussent

Jessica fait partie du collectif de la Fleur Française, cʼest dʼailleurs la seule floricultrice en Haute-Loire de ce réseau. Pour elle, cʼest plus quʼun label : cʼest un espace dʼéchange et de soutien entre producteurs passionnés, une façon de ne pas être seule dans ce métier parfois exigeant, et de porter haut la voix dʼune fleur locale, de saison, cultivée avec sens. Elle fait aussi partie de lʼassociation Petite Pandore, qui soutient les femmes artistes et artisanes – les femmes qui font – en zone rurale.
Deux réseaux qui font pousser, eux aussi, quelque chose dʼessentiel : du lien.

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