Le 25 avril 2024
» Jusqu’à présent on s’est battu pour faire découvrir la nature aux enfants et qu’ils aient plaisir à comprendre comment elle fonctionne. Maintenant, nous avons besoin de faire prendre conscience du changement climatique et de l’urgence de changer nos comportements. «
Jérome Liogier, le directeur de l’École de la nature ne manque pas de ressources. Depuis 1996, il fait vivre son projet d’éducation à l’environnement en s’adaptant aux contraintes et aux changements. D’une petite école de pêche basée en Haute-Loire à l’accueil chaque année de centaines d’enfants en classes découvertes sur toute la France et en centre de vacances, l’association a changé de façon de faire et gagné en cohérence. Elle a délaissé des bâtiments énergivores et coûteux pour des campements tout en sobriété. Elle a réduit la taille des groupes pour une relation pédagogique plus fine. Toujours sur la brèche, l’École de la nature innove, surprend, séduit et nous apprend à agir différemment, L’École de la nature a fait le choix courageux de restreindre son activité pour plus de qualité, de souplesse et de cohérence…
De cours de pêche au centre de vacances en passant par des classes découvertes en car… Il y a près de 30 ans en arrière, un des premiers brevet d’état
Il y a près de 30 ans en arrière, un des premiers brevet d’état en environnement en poche, Jérome cherchait sans succès du travail. À l’époque, la plupart des gens ne concevaient pas qu’on puisse rétribuer quelqu’un pour emmener des enfants dans la nature… Mais un groupe d’amis qui croyait à son projet a monté une association dont il est devenu salarié.
« Au début, on était seulement une école de pêche, puis on s’est mis à parler rivière, forêt, animaux, volcans… »
L’association investit dans un car équipé d’une salle de classe. L’idée, cousine des concepts de l’émission de télé C’est pas sorcier et de Va savoir avec Gérard Klein, séduit les enseignants. Ils trouvent là une façon sympathique et peu onéreuse d’initier leurs élèves à l’environnement. Et pratique aussi : pas besoin de déplacer les élèves à l’autre bout de la France, et si il fait trop froid, hop, on rentre s’abriter dans le car ! Pendant les vacances scolaires, c’est sans les instits que les enfants viennent passer du temps en jeux et découvertes dans la nature. L’association recentre ses activités au centre d’accueil de Colempce, une grande bâtisse à Chadron, en bord de Loire. C’est un succès. Chaque semaine, 10 mois par an, une soixantaine d’enfants vient s’initier à l’environnement à l’École de la nature. L’association compte alors 8 salariés équivalent temps plein.
Le covid a précipité une nouvelle organisation
En 2020, le centre de Colempse doit fermer. Bien qu’il soit vide, il faut continuer de chauffer un minimum, de nettoyer… Le coût d’entretien s’avère faramineux, presque aussi élevé qu’en accueillant des groupes. Mais Jérome n’est pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot. Les idées, ça le connaît, il en a toujours plusieurs qui lui trottent dans la tête. En 30 ans, il a développé avec ses équipes une offre de 190 activités pédagogiques en lien avec la nature, c’est dire ! Alors que les tiny houses sont en vogue, Jérome repense à un vieux projet : un centre d’accueil comme un train dont chaque wagon serait dédié à un thème. Une façon rigolote de parler à l’imaginaire en particulier celui des plus petits.
Des wagons ou des tinys ?
Il creuse cette deuxième piste et présente un projet de campement à la Jeunesse et Sport et l’Éducation nationale qui donnent leur agrément. Tout s’enchaîne. Un architecte spécialisé en micro-habitat dessine les plans, l’École achète des remorques, du bois et c’est parti. L’équipe de pédagogues désoeuvrés se lance dans la construction. Cette opération délicate, hors du cadre, a le mérite de préserver la dynamique de groupe, salariés et bénévoles, en attendant que les séjours soient de nouveau autorisés. Les hivers suivants seront aussi occupés par de la construction, cette fois dans les ateliers partagés de la Manufacture, à Saint Germain Laprade.
Tyniac, un éco-campement de tiny house pour les 6-17 ans
Le campement s’organise autour de lodges en bois et toiles pour le couchage, d’espaces restaurations et d’activités sous toile. Une tiny héberge les animateurs et enseignants. Une autre abrite l’espace douche et lavabos. Ça, c’est en 2022. Puis 3 nouvelles mini maisons sur roulettes de 6 lits chacune viennent prendre place dans l’éco-village itinérant. Rosières, Beaulieu, Mézères…, le campement change de place tous les ans. Toujours dans des endroits magnifiques dont il est pris grand soin. Le nombre d’enfants reçus est encore réduit. Ce n’est pas parce que la demande baisse, mais parce que l’orientation est clairement différente ! Passer de 60 enfants, à 50 puis 25 et enfin 18 enfants par semaine en 2024, pourquoi ? Un groupe plus familial permet un suivi plus fin et une bonne réception du message pédagogique de l’École de la nature.
» Les enfants comprennent qu’ils n’ont pas besoin de lumière, pas de beaucoup d’électricité ni de beaucoup d’eau pour se laver ou la vaisselle, ni de produits polluants pour le ménage «
explique le directeur
Les astuces sobriété du campement
Plein de petits gestes réduisent l’empreinte climat et environnementale de Tyniac.
Électricité solaire
Au début de leur séjour, chacun se voit remettre une ampoule solaire nominative. C’est aux enfants de penser à la charger la journée en l’exposant au soleil pour avoir de quoi s’éclairer le soir. Utile pour aller aux toilettes dans la pénombre… C’est aussi l’occasion de faire jouer la solidarité entre ceux qui ont pensé à gérer la charge et les distraits. Il n’y a pas d’électricité dans le campement. Pas de recharge pour les téléphones portables. Pas d’éclairage. On s’organise pour aller prendre sa douche pendant les heures du jour…
Gestion de l’eau
Le camp est relié au réseau parce que la législation l’exige, mais il utilise seulement l’eau d’une cuve de 1 000 litres.
La cuve est transparente pour que l’on en observe le niveau pour suivre la consommation journalière. Les toilettes sèches sont très bien acceptées par les jeunes. Elles fonctionnent avec une litière de résidus de bois qui viennent de l’atelier bois de la Manufacture, où sont justement fabriquées les tiny du campement. L’eau rejetée dans la nature est sous contrôle. Pas de détergent agressif pour la nature : la vaisselle se fait au savon de Marseille, le ménage au bicarbonate de soude et au vinaigre blanc. Des savons et dentifrices bio sont fournis par l’École de la nature. De plus, l’équipe s’est inspirée du filtre finlandais pour construire un filtre à eau grise efficace. les eaux usées passent à travers plusieurs couches de mousse naturelle disposées dans une caisse, avant leur rejet dans la nature.
Moins de viande
La consommation de viande est limitée, notamment la viande rouge, jugée plus néfaste pour la planète que ce soit à cause des émissions de gaz à effet de serre, de la consommation d’eau ou encore de la pollution de l’eau.
Anti-gaspi alimentaire
Pas un plat sur chaque table, mais un self avec un très grand plat. On ne sert qu’un tiers de la ration à chaque passage, mais les enfants peuvent se resservir à volonté. C’est un système anti-gaspi qui fonctionne très bien, il ne reste même pas de quoi nourrir les poules du village !
Une nouvelle activité : nature game et escape game tout public
L’école de la nature crée aussi des outils pédagogiques originaux et des jeux qui permettront au public de mieux comprendre les mécanismes de fonctionnement de la nature et donc de mieux la respecter. La création d’un Escape game en tiny et d’un Natur game (sorte de jeu de piste en extérieur) a demandé un gros investissement.
NATUR’ GAME
Les clim’aventuriers de l’Arzon
L’illustre scientifique Amélie Calmit a mystérieusement disparu, avec ses recherches révolutionnaires pour lutter contre le réchauffement climatique. Vous êtes notre dernier espoir pour découvrir et diffuser ses découvertes avant qu’il ne soit trop tard ! Vous avez une heure pour infiltrer l’appartement secret d’Amélie et accéder à son bureau caché. Mais attention, des énigmes complexes et des obstacles inattendus se dresseront sur votre chemin. Dans un site naturel exceptionnel en bordure de l’Arzon, un jeu d’évasion intérieur (escape game indoor) installée dans une tiny house et un jeu le long d’un parcours nature de découvertes (Nature game outdoor).
- Vorey-sur-Arzon • à partir du mois de mai.
- Mission par équipe de 2 à 5 personnes,
- tout public >7 ans
- Sur réservation – Activité à découvrir à Vorey à partir du mois de mai.
Cette fois on vient jouer en famille, et c’est un nouveau défi à relever que de sensibiliser les adultes.
www.ecoledelanature.com
BEAULIEU 06 13 59 09 34
Posté par Strada Muse