Connaissance de soi, Pedagogie, Parentalité, ETRE BIEN
Le 18 juin 2025
TDAH 4 lettres, un tourbillon
Vivre avec un enfant TDAH, cʼest aimer fort, éduquer autrement, grandir chaque jour, parfois dans la joie, souvent dans lʼinconfort. Cʼest vivre à côté dʼun cœur grand ouvert, dʼun cerveau qui carbure, dʼun corps qui déborde. Cʼest intense. Cʼest beau. Cʼest épuisant.
Moi, je suis sa mère. Et je suis aussi entrepreneure.
Pas une super-héroïne. Juste une femme qui apprend à danser avec lʼimprévu.
Des rendez-vous à honorer, un club à faire vivre, une entreprise à porter… et un enfant quʼon veut faire rentrer dans des cases qui ne lui ressemblent pas.
Jʼai connu la culpabilité. Les larmes après une journée “trop”. Lʼimpression de rater sur tous les fronts.
Et puis jʼai connu les phrases qui piquent, dites parfois sans malveillance, mais avec ignorance.
Quand des personnes ou des institutions vous parlent de “troubles” comme on parlerait dʼun dérangement passager.
Quand on confond tout : haut potentiel, TDAH, opposition, hypersensibilité, mauvaise éducation…
Quand on refuse de parler de handicap, comme si cʼétait une honte, ou un effet de mode.
Et quand la société vous murmure, en fond sonore : « Ce serait plus simple si vous posiez des limites. »
Moi-même, je dis souvent que je ne suis pas une tarte : je nʼai jamais voulu rentrer dans les moules. Et puis, après tout, les chiens ne font pas des chats.
Alors un jour, jʼai arrêté de me battre contre. Jʼai décidé de bâtir avec.
Avec mon fils. Avec ce que nous sommes. Avec ce que je peux offrir, à lui et au monde.
Si toi, lecteur, lectrice, tu te reconnais un peu, voici ce que jʼai envie de te souffler :
- On nʼa pas à être parfait. Juste à être présent.e, sincère, vivant.e.
- La qualité du lien vaut plus que le timing parfait. Une vraie présence, même courte, ça compte.
- Se sentir dépassé.e ne veut pas dire quʼon est incompétent.e. Ça veut juste dire quʼon est humain.e.
- Lʼindulgence est un superpouvoir. Pour ton enfant, pour toi, pour ceux qui tâtonnent.
- Et surtout… nʼoublie jamais que ton enfant nʼest pas “trop”. Il est juste entier, dans un monde qui parfois, préfère les bords bien lissés.
Élever un enfant atypique, ce nʼest pas “faire avec un problème”. Cʼest ouvrir des chemins. Parfois à la machette, oui. Mais dans cette jungle, on trouve aussi de lʼor.
Les parents que jʼaccompagne sont nombreux à frôler lʼépuisement, à force de tenir bon, pour tout le monde.
Moi aussi, parfois, je surconsomme ce quʼil me reste dʼénergie, pour compenser, pour que ça tienne encore un peu. Les journées sont plus longues, les nerfs plus sollicités, les nuits parfois plus courtes aux côtés dʼun enfant qui, lui, souffre de son TDAH – nʼoublions pas quʼil en souffre. Alors retenons que prendre soin de soi nʼest pas un luxe. Ce nʼest pas égoïste de souffler, de se retrouver en couple, de se reconnecter à ce qui ressource. Cʼest même essentiel, pour durer. Pour aimer mieux. Pour être présent.e en qualité, pas en mode survie. Cʼest ce que je transmets aussi aujourdʼhui : le droit de sʼécouter, de sʼhonorer, et parfois de lâcher la cape pour retrouver le cœur.
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) reste un sujet souvent mal compris, bien qu’il concerne plus de 2 millions d’enfants et d’adultes en France. Il apparaît pendant l’enfance. Ses causes restent, à ce jour, inconnues.
Posté par Léticia GRANGER