Le 15 septembre 2013
Tout commence par une curiosité, une vraie envie d’aller à la découverte des profondeurs et de ce qui va émerger de ce travail en commun.
La co-création est portée par une Intention partagée à plusieurs. Cette intention est mise au jour et en mots, dans un travail préparatoire qui peut être la danse, l’argile, un cercle de parole, une méditation… Ce peut être l’intention de soutenir un nouveau projet, d’harmoniser et d’enrichir une relation, en signe de bienvenue pour une naissance ou comme accompagnement lors d’un passage délicat. D’autres fois, c’est ce que je nommerais le Rêve, qui précède l’intention, et qui à s’incarner lui-même dans une création. Laissons nous l’accueillir.
L’Espace du feutre est une douceur de matière vivante (et odorante !) : la laine. Cette laine aux couleurs des races ovines de Haute-Loire – Bizet, Noire du Velay et Blanche du Massif central – se pare des notes colorées de quelques laines de « glanage » et des pigments issus de nos compagnes, les plantes tinctoriales : les lichen, la garance…
La laine est disposée en petites tuiles qui se recouvrent pour former une nappe solide sur laquelle sera posée la parure des couleurs.
La forme collective qui s’élabore comme d’elle-même est en germe dans chaque geste. On construit en rapport aux autres et à l’espace, et chacun est confronté à lui-même ! Confrontation avec ses désirs pas toujours satisfaits : je voudrais de belles couleurs vives... des lignes épurées… Rencontre avec ses peurs : je prends trop de place… on risque de prendre ma place… Les croyances viennent en renfort : je sais, ou je ne sais pas ce qui est beau, ce qu’il faut faire… mieux ou moins bien que les autres…
Petit à petit la confiance dans le processus peut s’installer et quel plaisir de voir l’imagination créatrice de chacun qui ajoute sa part là où on ne l’attendait pas ! Et les capacités du cœur se réveillent, j’accueille ce qui est là et je soutiens le travail commun en restant présent même si je suis immobile pour un temps.
On prend du recul, de la hauteur si nécessaire : « tout est OK ? »
On verse l’eau et on passe le savon à travers un voile posé sur la laine. En levant le voile, surprise ! Tout s’est figé, la matière vaporeuse s’est solidifiée, et les formes colorées sont fixées. Il y a eu transformation, cette création ne nous appartient déjà plus :l’eau et le savon ont fait leur part de travail.
Puis c’est le roulage, le pétrissage de la matière laine pour qu’elle naisse enfin feutre. Chacun y participe et donne son impulsion de force vivante.
Enfin vient le rinçage du feutre à l’eau claire et le séchage à l’air libre. Gratitude. Il est là, tout neuf au monde, et manifestation d’une belle co-création.
notes :
Un Arbre pour Ronchol a été co-créé a une trentaine de mains
Bienvenue, Cerf-volant et le Renard à quatre mains Ciel d’orage à six mains.
Posté par Véronique BAUD