EDITO strada N°68 : si on achetait les ETATS-UNIS ?

Et si on achetait les États-Unis ? 

Au départ, ça avait l’air d’un pétage de plomb dont il est coutumier. Mais il insiste, le bougre. Trump a d’abord annoncé l’annexion du Groenland, puis la récupération du canal de Panama. Il a décidé de rebaptiser le golfe du Mexique, et maintenant il voudrait s’approprier la bande de Gaza, sinistrée, pour en faire une riviera. Il raisonne comme un agent immobilier qui aurait juste oublié de demander aux propriétaires si leurs biens sont à vendre. Il confond les responsabilités d’un élu d’une puissance mondiale avec les lancers de dés d’un joueur de Monopoly dont il changerait les règles au gré de ses caprices. Le nouveau rêve américain est un cauchemar. Faisons un rêve européen.

Si on peut tout acheter, alors achetons les États-Unis. Je propose de lancer un crowdfunding pour stopper la folie des grandeurs outre-Atlantique et garantir notre sécurité. Au lieu de nous armer, acquérons les États-Unis ! En Haute-Loire, lorsque le projet de construction du barrage de Serre de la Farre menaçait de submerger la vallée, des centaines de mètres carrés auraient été achetés par des opposants au barrage. Faisons cela.

Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, vient de publier un nouvel essai* dans lequel il rappelle que « l’objectif d’une société ne doit pas être d’accroître la fortune de quelques-uns, mais d’accroître le bien-être de tous ». Le financement participatif pour acheter les États-Unis va dans ce sens. Nous pourrions fonctionner sur le principe coopératif qui donne le même pouvoir de décision à chaque personne indépendamment des sommes qu’elle a investies.

Imaginer des solutions, même si elles ne sont pas réalisables, ça fait du bien. 

Alors… partants pour mettre un peu d’utopie dans nos vies ?

Edito strada N°68 – printemps 2025

*Joseph Eugene STIGLITZ, Les Routes de la liberté, Éditions Les liens qui libèrent.

• Partager