Randonnée céleste, TOUS HORIZONS
Le 16 septembre 2024
RANDONNEE CELESTE
Cet automne, je vous propose d’aller à la rencontre d’une constellation discrète du Zodiaque : le Bélier. Babyloniens, Perses et Grecs avaient déjà imaginé l’animal dans cet ensemble discret d’étoiles. Chez les Grecs, il est lié au mythe de la toison d’or et à son premier possesseur : le bélier ailé Chrysomallos.
Repérage
Ses étoiles principales sont Hamal (« l’agneau » en arabe) Sheratan et Mesarthim. La petite virgule qu’elles dessinent (en ligne continue sur la carte) est la forme la plus visible de la constellation et laisse imaginer les cornes de l’animal. Le repérage du Bélier n’est pas aisé car il contient peu d’étoiles brillantes, mais celles-ci sont isolées et se détachent bien du fond noir de la nuit. Comme il n’existe pas de chemin aisé jusqu’à l’animal, il faut repérer ses brillantes voisines : le Taureau, Persée, Andromède et Pégase. Je vous conseille de partir de Cassiopée (le fameux W – Strada n°54), puis de descendre vers Andromède. Vous verrez juste en dessous le Triangle, puis le Bélier, coincé entre le Taureau et les Poissons comme nous le rappellent les horoscopes.
Cette ballade céleste dans le premier signe du Zodiaque est l’occasion rêvée d’en parler.
Zodiaque astronomique, zodiaque astrologique
En astrologie, le Zodiaque correspond à un découpage du ciel en 12 parties égales, chacune attachée à un signe. En astronomie, on parle de constellations zodiacales, c’est-dire de 12 ensembles d’étoiles situant 12 zones du ciel (et en plus une 13ème – Ophiuchus) traversées plus ou moins longuement selon leur taille par l’écliptique.
L’écliptique
L’écliptique est une ligne imaginaire où semble se déplacer le Soleil au long de l’année, et qui marque le centre de la bande où l’on retrouve la Lune et les planètes (qui ne voguent pas « n’importe où » dans le ciel). Il s’agit en fait de la projection dans notre sphère céleste du plan orbital de la Terre, plan que les autres planètes du système solaire partagent approximativement. Il faut imaginer le Soleil au centre d’un cercle que la Terre dessine en tournant autour de lui. Vu depuis la Terre, si on étendait infiniment ce disque, il frôlerait les autres planètes et atteindrait… les constellations zodiacales, nous donnant le tracé exact de l’écliptique.
Quel jour sommes-nous ?
Entre astronomie et astrologie, nous avons donc affaire à deux référentiels aux visées très différentes, mais qui sont finalement deux façons arbitraires de découper le ciel afin de repérer des objets célestes. Pour les anciennes civilisations, l’enjeu était surtout de noter la situation du Soleil et de la Lune, et d’établir grâce à cela des calendriers.
Si le découpage zodiacal est lié et adapté au repérage du Soleil, plusieurs civilisations ont utilisé d’autres repères afin de suivre la Lune : les stations lunaires.
Le 17 Octobre la pleine lune sera une « superlune » ; plus proche de la Terre elle paraitra un
peu plus grosse que d’habitude.
Mercure sera peu visible, sinon durant la deuxième quinzaine de décembre à l’aube.
Vénus se montrera de plus en plus clairement à l’ouest au crépuscule à partir de la fin
Octobre. Elle sera d’ailleurs toute proche de la Lune dans la nuit du 4 décembre.
Mars se lèvera en première moitié de nuit durant toute la saison.
Jupiter se lève en début de nuit, de plus en plus tôt jusqu’à occuper le ciel toute la nuit à
partir de Novembre. Alors qu’elle sera en opposition avec le soleil le 7 Décembre, ce sera le meilleur
moment pour l’observer.
Saturne se couche un peu avant l’aube en début de saison, et de plus en plus tôt au fil des
jours. Elle sera donc bien visible toute la saison, mais seulement en première moitié de nuit en
Décembre.
Les stations lunaires
Comme les autres objets du système solaire, la lune semble se déplacer dans notre ciel en
suivant l’écliptique (avec un peu plus de variation). Elle en fait la tour en environ 27,3 jours. Ainsi,
certaines civilisations ont mis au point un système de repérage fait de 27 ou 28 étapes : les mansions
(ou stations) lunaires (ce qui est important pour faire des calendriers soli-lunaires). On parle dans
l’astronomie traditionnelle chinoise de « loges », de « Nakshatra » dans l’astronomie traditionnelle
indienne, ou de « Manāzil al-qamar » dans l’astronomie traditionnelle arabe.
Dans la carte ci-dessous figurent par exemple les différentes déclinaisons de la constellation
du Bélier selon ce système de stations.
Plus de détails dans les suppléments astro sur Strada-dici.
Posté par David Geneste