Le 30 novembre 2022
La benoite commune est une plante vivace, herbacée de la famille des Rosacées. Présente dans tout le département, on la trouve aisément dans les terrains frais et riches, en forêts, lisières, clairières et haies. Son nom latin Geum urbanum indique qu’elle aime croître près de nos maisons.
Ses tiges dressées de 20 à 60 cm sont velues et peu ramifiées. Les feuilles basales sont composées de 3 à 7 folioles pennées à lobe terminal plus grand que les autres. Les feuilles supérieures sont trilobées avec de grandes stipules ressemblant à des feuilles. Les fleurs, peu nombreuses, sont discrètes, à 5 petits pétales jaunes. Le calice est formé de deux rangs inégaux de sépales. Les étamines sont nombreuses.
La plante fleurit de mai à septembre.
Médecine populaire
Comment l’appelle-t-on ? Herbe de saint Benoît ou herbe du bon soldat sont les noms qu’on donne aussi à la benoite commune. Pourquoi ? Parce que ses noms vernaculaires rappellent ses propriétés médicinales. Les racines sont hémostatiques, cicatrisantes, antiseptiques, stomachiques et astringentes.
Usage externe : la décoction employée en bain de bouche ou en gargarismes, soulage les maux de gencive et de gorge. Elle s’emploie sur les ulcères variqueux et les plaies à cicatrisation tardive.
Usage interne : en décoction ou en macération vineuse, la benoite urbaine soulage les digestions difficiles et les troubles intestinaux comme les diarrhées.
Pour aider l’appétit, la digestion et l’assimilation des convalescents et des personnes âgées.
Décoction : faire bouillir à feu doux, à couvert, pendant 5 minutes, 8g de plante sèche par litre d’eau, laisser infuser 10 minutes. Filtrer. Prendre 3 à 5 petites tasses par jour loin des repas.
Macération vineuse : laisser macérer 30 g de racines sèches par litre de vin durant 8 jours, prendre un petit verre début de repas, 2 fois par jour, en cure brève.
Récolte
Ce sont les racines secondaires de la benoite commune que l’on utilise. On choisira des pieds vigoureux. L’outil idéal ? Une gouge à asperge est l’outil idéal pour arracher le maximum de racines sans les casser. Pour un usage médicinal, elles se récoltent toute l’année mais de préférence au printemps, avant la floraison. Parce que les racines sont fines, il faut arracher et par conséquent détruire plusieurs pieds. Il convient donc de récolter uniquement là où la plante est abondante. Après un lavage soigneux, le séchage se fait à l’ombre dans un endroit sec et aéré. Si la racine perd son parfum, c’est que le séchage est mal fait.
Confusion possible avec la benoite de ruisseaux, également comestible et les renoncules à fleurs jaunes. Ces boutons d’or sont toxiques, ils se différencient des benoites par leur calice simple.
En cuisine
A la sortie de l’hiver, les toutes jeunes feuilles de la benoite peuvent être consommées en salade, mélangées à d’autres plantes printanières (primevères, pissenlit, doucette, épilobe…). Toutefois la période de récolte est courte, ensuite les feuilles contiennent trop de tanins pour être agréables en bouche.
L’odeur des racines de benoite commune rappelle le clou de girofle. C’est parce qu’elles contiennent de l’eugénol, une huile essentielle présente également dans le clou de girofle. Quand on les utilise fraiches, elles sont plus parfumées. Elles serviront de condiment dans les recettes en remplacement des clous de girofle (pot au feu, bouillon, soupe…). Réduites en poudre, elles parfument les gâteaux comme le pain d’épice. On peut aussi en faire des boissons.
Et aussi…
La benoite commune est mellifère et utile aux abeilles.
La plante aurait des pouvoirs magiques et possèderait des propriétés de purification à condition de la cueillir sous certaines conditions. Une croyance ancestrale lui attribue également le pouvoir de déceler les personnes aux intentions douteuses.
Deux bonnes raisons de la laisser croître dans nos jardins.
LA RECETTE : Vin chaud de benoite commune
- Récolter 3 gros pieds de benoite. Laver les racines. Séparer les racines secondaires de la grosse centrale.
- Dans une casserole, mettre à chauffer 1,2 litre de vin rouge, y verser les racines secondaires finement hachées, couvrir.
- Arrêter le feu aux premiers bouillons, laisser infuser à couvert pendant 10 minutes.
- Filtrer, ajouter 2 à 3 cuillères de miel selon le goût puis déguster benoîtement au coin du feu.
Posté par Marie Laure DELAY