Le 29 novembre 2008
Le rock, qui a émergé avec les grands mouvements sociaux et culturels des années 60 et 70, est un esprit d’ouverture, de rencontre, de mélange, de passion. Il fut le principal vecteur des idées nouvelles qui ont alors bouleversé la société, relayé en cela par le cinéma et la radio.
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Que nous le voulions ou pas, nous sommes tous les enfants de cette culture, même si nous écoutons pour certains de la musique classique…
Dans ce même esprit de liberté et de passion qui jadis vit tant de jeunes partir à la conquête du monde à pied, ou revenir à leurs racines en repeuplant les campagnes désertées d’alors, je vous ferai partager dans Rock à Brac mes rencontres avec des femmes, des hommes, qui ont toutes et tous une chose en commun : vivre au quotidien leur passion…
FOU DE BMW, PILOTE D’AFAMAC, UN HOMME DE PASSION !
François Freyssard me reçoit gentiment dans sa maison située dans un petit village, au nord-ouest du Puy… D’emblée, le quidam qui le cherche sait qu’il ne s’est pas trompé de maison, le camion bardé d’autocollants trônant dans la cour ne laissant aucun doute : ici vit un motard, mais bien particulier !…
Né dans l’est de la France à la fin des années 50 dans une cité ouvrière au pied des laminoirs, ce fils de métallurgiste aurait dû suivre la voie toute tracée de ses pairs : l’usine. «A cette époque de ma vie, je vis, je baigne, je respire, je mange acier» dit-il, mais adolescent dans le courant des années 60, il aspire à autre chose : respirer, découvrir les grands espaces, et être libre ! La liberté, il y a déjà un peu goûté, à 15 ans, en chevauchant en tant que passager un emblème de cette génération, la MOTO ! (ni avant, ni après, il n’y eut autant de jeunes en moto). Fréquentant le moto-club naissant de son quartier, il ira plusieurs fois alors au Nurburgring*, distant seulement de 2 heures de route, assister aux courses.
De Toulon au circuit du Castellet* il n’y a qu’un pas, et notre ami y passe son temps libre…
En 1977, il y rencontre Claude Lambert, side-cariste émérite et mécano-préparateur de grands pilotes de l’époque… le ver est dans le fruit : François lui achète une motorisation complète et prépare sa première moto de course, une BMW R 50 S.
La liberté suprême en moto étant la vitesse, trop dangereuse sur route ouverte, il s’inscrira dès le début en courses AFAMAC – Association Française des Amateurs de Motos Anciennes et de Compétition – « un rassemblement de doux dingues »….et y participe depuis régulièrement, à raison d’une vingtaine de courses par an réparties sur une dizaine de week-ends.
Préparateur, mécano, pilote, notre ami court ainsi planter son barnum* de circuit en circuit, six mois par an, comme une centaine d’autres, recréer le «Continental Circus* disparu, où en toute liberté et sympathie se côtoient pilotes et public… « et puis prendre une grande courbe à plus de 200 km/h sur une moto que tu as préparée, c’est une sensation intense, tu es Jack Findlay*, et en toute sécurité… » me déclare-t-il les yeux brillants, « car la route n’est et ne sera jamais un circuit » et, précise-t-il : « sur celle-ci, prenez soin de vous, et des autres… »
Un regret, François ? « Non, pas vraiment, sauf peut être que la moto devienne un objet aseptisé de consommation chevauché parn des consommateurs… »
Un rêve alors ? « Oui, continuer le plus longtemps possible, et SURTOUT, passer le flambeau à un(e) jeune… »
C’est un appel (de phare) ? : « si un(e) jeune pilote veut partager mon expérience, mon organisation, mon camion pour courir, qu’il (elle) se fasse connaître…. »
Alors, tenté(e) ? Contactez STRADA qui transmettra…
Merci, François, et bonne chance pour la saison prochaine !
GLOSSAIRE
Continental Circus : ensemble des courses motos en Europe, comptant pour le Championnat du Monde de Vitesse Moto dans les années 70. Les pilotes se déplaçaient alors caravane, vivant une vie de nomades bon enfant, bien que côtoyant la mort à chaque course… Le Continental Circus disparaîtra avec la « professionnalisation » grandissante des pilotes, et la mainmise des écuries « usine », financées et équipées par les grandes marques.
Nurburgring : circuit mythique de courses de motos et voitures à 90 km au sud de Cologne (Allemagne) … S’y déroulait aussi la fameuse concentration moto hivernale moto des «Eléphants».
Castellet ou « Paul Ricard » : circuit de courses motos et autos entre Marseille et Toulon.
Barnum : grande tente érigée près d’une caravane. Le pilote y vit, prépare et répare ses motos.
Jack Findlay : pilote australien émérite de moto de course, de 1961 à 1978.
PEPITES A VOIR, LIRE OU ECOUTER
Bouquin / «L’OTAGE», de OLAV HERGEL, chez Gaïa Editions (2008).
L’image que certains voudraient nous donner du « modèle danois » en France est-elle erronée, voire « orientée » ? A travers un polar bien documenté, Olav Hergel, journaliste danois, nous dresse le portrait de la société dans laquelle il vit, sans complaisance… A vous de juger.
Bouquin / «SYMPATHY for the DEVIL», de KENT ANDERSON, chez Folio/ Gallimard (1987).
La guerre, sa folie, et sa monstruosité….A travers le récit de son expérience au Vietnam, romancé mais très proche du documentaire…, Kent ANDERSON nous décrit la folie des hommes, et les traces indélébiles que la guerre inscrit au plus profond de l’individu qui y participe. A lire, notamment pour ceux ou celles qui auraient quelques velléités à souscrire un engagement militaire… avant toute signature.
Musique / «Into the Labyrinth», de DEAD CAN DANCE (1993). CD chez 4AD
Ce groupe britannico-australien, catalogué à leur sortie en 1981 « cold wave », doit beaucoup aux voix – sublimes ! – de contralto de Lisa Gerrard et de baryton de Brendon Perry, et nous entraîne dans un rêve éveillé empreint de magie et de percussions tribales… Un must !
Musique / «Camina», du groupe français DUPAIN (2002). CD chez Virgin France.
Issu du quartier de La Plana à Marseille, ce groupe entre Manu Tchao et les Fabulous Troubadours chante en occitan tout en mélangeant les sons de leur mandoline, vielle à roue, tambourin, basse électrique, percussions… aux différents rythmes de la Méditerranée. Atypique et à découvrir !
Ciné / «21 grammes», de ALEJANDRO GONZALEZ INARRITU (2003). DVD chez Médiana Productions.
Servi par des acteurs au mieux de leur forme (Sean Penn, Benicio Del Torro, Charlotte Gainsbourg, Naomi Watts…), ce film est une réflexion sur la destinée, à travers l’histoire croisée de trois personnages, sur des images magnifiques de Rodrigo Prieto. Quelque part à la croisée de PARIS TEXAS, MYSTIC RIVER, TAXI DRIVER… et, entre nous, qu’est ce qui peut bien peser 21 grammes dans une vie ?
Posté par CC Pat